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Saint Laurent ou l’art de (re)transformer Les Tuileries en cruising gay

À part Saint Laurent, qui aurait imaginé que ces hortensias blancs, alignés avec une fausse innocence sous l’œil de la Tour Eiffel, formaient en réalité un logo YSL géant ? Il a fallu l’intervention d’un drone — et l’écran de nos téléphones — pour que le mystère se dévoile, comme une blague sophistiquée. Pendant ce temps, le gratin défilait : Hailey Bieber, Zoë Kravitz, Central Cee en guest surprise, Jean-Paul Gaultier en monument intemporel, et même Madonna, accompagnée de sa fille Lourdes, comme pour rappeler que la famille, chez YSL, se porte en noir et en attitude.

Le message était clair : Paris la nuit, c’est toujours Saint Laurent. Une époque où glamour rimait avec audace, où Helmut Newton immortalisait des femmes fatales dans les pages de Vogue Paris, et où la mode française osait tout — ou presque. Un contraste saisissant avec l’ère actuelle, où l’on célèbre davantage la trad wife que la femme libre et provocante. Pourtant, Anthony Vaccarello, lui, persiste : ses mannequins, en tailleurs cuir moulants, blousons moto et chemises à lavallière dénouées, semblent tout droit sorties d’un film de David Cronenberg — entre élégance et trouble.

Les tuileries ou l’art du cruising gay

Les Tuileries, entre cruising gay et inspiration nocturne Vaccarello ne se contente pas de puiser dans les archives de la maison. Il réactive aussi la mémoire des lieux. Les jardins des Tuileries, dans les années 1970-1980, étaient un haut lieu de la scène gay parisienne, où se croisaient rencontres clandestines et liberté assumée. Un espace où, la nuit venue, les allées devenaient un terrain de jeu pour le cruising — ces balades codifiées où le regard, le geste ou le vêtement suffisaient à créer une complicité. C’est cette ambiance à la fois secrète et libérée que le créateur évoque, en y ajoutant une touche de provocation chic : des femmes en cuir, des silhouettes androgynes, et une esthétique qui joue avec les codes du désir et de la transgression.

Et pour couronner le tout, il ose même transposer l’univers de Proust dans ses campagnes, comme un clin d’œil à une époque où la mode était littéraire, cinématographique et profondément libre. Alors, quand les mannequins déambulent entre les miroirs et les jeux de lumière, on se demande : sont-elles en train de défiler… ou de s’échapper ?

Un spectacle où la nature se fait complice, où le cuir côtoie les pétales, et où YSL rappelle qu’une marque de luxe, aujourd’hui, doit être à la fois un héritage et une provocation, relativement lointaine de sa collaboration avec Charlotte Gainsbourg. À quand le prochain coup d’éclat ? En attendant, on vous invite à voir le défilé de la collection Printemps / été 2026 de Chanel


Saint Laurent : Fashion Week – Collection Femmes Printemps Été 2026

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