Après le départ mouvementé de Jean Imbert, Dior joue la carte de la sûreté. Le 30 Avenue Montaigne, temple du luxe, accueille désormais un chef qui cumule 17 étoiles Michelin et une réputation à toute épreuve : Yannick Alléno. Un choix qui sent bon la stratégie… et les sauces maison.
Exit Jean Imbert, dont les déboires judiciaires ont laissé un goût amer. Place à Yannick Alléno, figure médiatique et juge redouté de Top Chef. Avec ses 19 restaurants disséminés de Paris à Dubaï, le chef n’est pas un inconnu pour LVMH. Il officiait déjà au 1947 du Cheval Blanc à Courchevel ou dans le restaurant du salon Louis Vuitton à Doha. Autant dire qu’il connaît les codes du luxe — et ceux des clients exigeants.
Son credo ? Réinventer la cuisine française sans se prendre au sérieux. Ou presque. Alléno, fils de restaurateur, est obsédé par les sauces. Extraction, fermentation, cryoconcentration… Il transforme un simple jus en une expérience gustative. À tel point qu’on se demande s’il ne prépare pas ses plats avec des pipettes et des éprouvettes.
Un chef étoilé pour relancer l’appétit de Dior
Chez Monsieur Dior, le chef a planché sur une question existentielle : Que mangerait le couturier aujourd’hui ? Réponse : des assiettes inspirées par ses passions — les jardins, les fleurs, et un brin de fantaisie.
Au menu :
– L’Œuf Christian Dior, un ovni culinaire avec jambon extrait, œuf poché, crème onctueuse et caviar. Un plat qui coûte presque le prix d’une robe de la collection.
– Une salade de spaghettis aux pêches et courgettes, agrémentée de pétales de fleurs. Parce que même les pâtes méritent leur moment de gloire.
– Un bouillon de pétales de rhubarbe, poivré à la fleur de capucine. Un mélange audacieux qui ferait presque oublier le prix de l’addition.
Alléno ne s’arrête pas là : il supervise aussi Le Jardin, l’atrium de la boutique, et le Café Dior de La Galerie. Bref, il met la main à la pâte… et sur tout le reste.
LVMH ne fait rien au hasard. Après le scandale Imbert, le groupe avait besoin d’un chef irréprochable, médiatique et bankable. Alléno coche toutes les cases. Son empire culinaire, ses collaborations avec le luxe, et son talent pour transformer un œuf en œuvre d’art en font le candidat idéal.
Reste une question : les clients de Dior viendront-ils pour la cuisine… ou pour le nom du chef ? Une chose est sûre : avec Alléno, le restaurant Monsieur Dior a désormais un argument de poids. Et des sauces à tomber.
Yannick Alléno : le parcours d’un chef qui a du goût
Né en 1968, Yannick Alléno grandit dans l’univers des restaurants, hérité de son père. Formé auprès des plus grands (comme Louis Grondard au Royal Monceau), il se fait remarquer pour son approche scientifique de la cuisine. Extraction, fermentation, cryoconcentration : ses techniques révolutionnent les sauces et lui valent une reconnaissance internationale.
Multi-étoilé, auteur de plusieurs livres, et juge emblématique de Top Chef, Alléno est aussi un entrepreneur. De Ledoyen à Stay Dubaï, en passant par La Chocolaterie Alléno & Rivoire, il a bâti un empire. Sans oublier sa cuvée de vins Fuori Marmo, preuve que son talent ne se limite pas aux fourneaux.

L’Œuf Dior : une recette née d’un héritage floral
L’Œuf Christian Dior est né lors d’un dîner entre Pierre Bergé, Yves Saint Laurent et Christian Dior. c’est donc bien plus qu’un plat : c’est un hommage. Un œuf poché, une crème veloutée, du caviar, et une touche d’extrait dee jambon — le tout servi dans une présentation élégante, à l’image de la maison.
Inspirée par l’amour du couturier pour la nature, cette recette mêle technique moderne et poésie. Un clin d’œil à l’héritage de Dior, où chaque détail compte… même dans l’assiette.

Monsieur Dior : 30 avenue Montaigne, Paris. 175 euros, le menu en cinq service.


