Entre brouillard londonien et rigueur japonaise, la collaboration Uniqlo × JW Anderson revient en novembre 2025. Une collection d’équilibre : pratique sans froideur, urbaine sans excès. Dans les plis, une géographie sensible — celle du quotidien, du dehors, du vêtement qui accompagne le geste.
Fin d’après-midi sur un quai parisien. Un vent sec traverse la ville, soulève les cols, froisse les manches. Dans une vitrine, une parka beige aux reflets de toile. Plus loin, un pull à motifs Fair Isle joue la lumière. Ce n’est pas un hasard : depuis 2017, la collaboration entre Uniqlo et JW Anderson tisse ce fil discret entre fonction et émotion.
La collection Automne-Hiver 2025, prévue pour le 27 novembre, prolonge ce dialogue entre deux cultures du vêtement : la précision japonaise et la liberté britannique. Pensée entre Tokyo et Londres, elle poursuit une ligne claire : offrir un design accessible sans le vider de sa substance, conjuguer la rigueur du geste et la douceur du port. Ici, le vêtement devient paysage ; il raconte le climat, la marche, la lumière.
Naissance d’un souffle — L’équilibre des forces
Cette saison, la matière reprend le pouvoir. Jonathan Anderson travaille au croisement du workwear britannique, du design fonctionnel japonais et d’une esthétique outdoor qui s’inscrit dans le réel. Les silhouettes s’allongent, les épaules se détendent, les tissus se densifient. Le vêtement n’est plus posture, il est respiration.
La veste Field Puffertech s’impose déjà comme pièce centrale : légère mais structurée, pensée pour le vent, elle incarne cette tension entre confort et utilité. Le jean brut 100 % coton, dense et droit, prolonge cette idée d’un vêtement fidèle à celui qui le porte. À côté, le pull Fair Isle, motif patrimonial réinterprété, évoque la chaleur sans nostalgie. La chemise Oxford épaisse, la veste à col sherpa et le tee rayé signature complètent cette grammaire : des essentiels revisités, solides et sensibles à la fois. Certains de ces modèles — la veste Field, le pull Fair Isle et le jean brut — sont déjà annoncés comme les premiers à s’épuiser. Non parce qu’ils suivent la mode, mais parce qu’ils la traversent avec honnêteté.
La mémoire des couleurs
Cette collection parle autant par la coupe que par la teinte. Les tons terre dominent — beiges, kakis, bruns — ancrant la collection dans une atmosphère de campagne humide et de bitume froid. Mais soudain, un rouge tomato éclaire une doublure, un bleu turquoise trace une ligne vive sur une maille. Ces deux couleurs, rares et précises, viennent bousculer la neutralité du reste : elles rappellent la vitalité, le mouvement, le geste qui refuse la fadeur. Rien ici n’est criard. C’est un jeu d’équilibres — la lumière dans le brouillard, la chaleur dans le vent, la couleur dans le silence.
Le geste, la marche, la matière
Le vêtement, chez Uniqlo × JW Anderson, n’est jamais un simple objet. Il naît du frottement : celui du tissu contre le corps, du froid contre la peau, de la rue contre le pas. Les coupes, amples et précises, laissent place au mouvement ; les matières, épaisses sans raideur, rappellent la main de l’artisan plus que la machine de série.
Ici, la beauté tient à la justesse. À ce moment où l’on ne sait plus si le vêtement protège ou accompagne, s’il isole ou relie. Le quotidien devient scène ; le banal, poésie textile. Dans le pli d’une manche ou la texture d’un col, il y a la promesse d’un hiver vécu pleinement. La collection Automne-Hiver 2025 d’Uniqlo × JW Anderson n’a rien d’un manifeste tapageur. Elle avance sans bruit, avec la patience d’un vêtement bien taillé. Elle parle de fidélité : au corps, au geste, à la lumière du jour. Dans ses tissus se lisent la précision de Tokyo, la mélancolie de Londres, et le souffle du réel.
Uniqlo × JW Anderson : Disponible le 27 novembre 2025
