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…Nothing Like the Sun : Le soleil mélancolique de Sting distillé en cocktail ambré

…Nothing Like the Sun est un album qui ne se traverse pas : il se respire. C’est un disque qui semble marcher à pas feutrés dans une lumière oblique, celle des fins d’après-midi où l’on comprend soudain ce que la vie nous a pris autant que ce qu’elle nous a offert. En 1987, Sting compose un album d’une douceur inquiète, d’une profondeur presque tactile, un mélange de jazz, de pop raffinée et de poésie intime. Le cocktail inspiré de cet univers ne peut être qu’un liquide doré, une lueur d’été tardif qui s’attarde sur les lèvres autant que dans l’esprit.

Sting écrit cet album en plein bouleversement — la perte de sa mère, l’incertitude du monde, l’envie de revenir à une musique plus chaude, plus organique. Les morceaux avancent comme des confidences : Fragile, goutte fragile qui tremble au bord d’une guitare ; Englishman in New York, respiration fière et mélancolique dans une ville qui avale tout ; Be Still My Beating Heart, battement qui cherche son rythme dans la tempête intime. Le disque a la couleur du miel, du bois poli, de la lumière dorée sur un plancher. Tout y est fluide : les arrangements de jazz coulent comme une rivière tranquille, les guitares acoustiques se mêlent à des touches caribéennes, la voix de Sting flotte, douce mais lourde d’images. C’est un album qui panse, qui réchauffe, qui attend. Rien n’y est brusque : même la tristesse avance à pas lents.

Transformer cette lumière en cocktail

Pour traduire cette chaleur dorée en verre, il fallait un alcool rond, méditatif, qui s’installe lentement : le rhum ambré. Autour, des notes qui évoquent le bois, le miel, les fins de journées d’été : une infusion de thé Earl Grey pour son élégance citrique, un miel léger pour la douceur qui ne déborde jamais, un trait de citron pour réveiller la lumière. Puis une touche de liqueur de poire, fine, presque nostalgique, comme un souvenir que l’on croit avoir oublié. Le cocktail devait raconter un coucher de soleil : un or profond, un parfum subtil, un geste lent. Le shaker n’est qu’une transition, un moyen d’unifier les émotions.

Dans un shaker, on laisse le thé Earl Grey infuser brièvement dans le rhum ambré, comme un murmure qui se mêle à un autre. On ajoute le miel, juste assez pour arrondir les angles, puis quelques gouttes de citron comme une étincelle dans la douceur. La liqueur de poire glisse en dernier, discrète mais essentielle. On secoue doucement, jamais avec violence : …Nothing Like the Sun ne supporte pas l’agitation. On verse dans un verre old fashioned rempli d’un gros glaçon clair, et le liquide apparaît : doré, chaud, presque tactile. Une fine peau de citron déposée sur le bord du verre termine le tableau — un rayon de soleil qui refuse de disparaître.

Boire l’album

La première gorgée est une caresse : le rhum enrobe la langue, le thé lui offre une colonne vertébrale délicate, le miel pose sa douceur sans peser, et la poire arrive en arrière-bouche comme une émotion qui remonte sans prévenir. On le boit au calme, jamais dans le bruit. Le moment idéal ? Lors de Fragile, quand les notes de guitare semblent suspendues dans l’air, ou à la fin de l’album, quand la lumière baisse doucement. Sunset Reverie est un verre qui ne cherche pas à éblouir : il réchauffe, il apaise, il berce. Une façon de prolonger la douceur lumineuse de Sting sans la brusquer, en s’installant soi-même dans cette lumière dorée où tout semble soudain plus simple.


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