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Saint Laurent fait de l’Avent un jukebox

Cette année, pas de chocolats dans le calendrier de l’Avent de Saint Laurent — mais 24 vinyles soigneusement choisis. Avec ce coffret conçu par Anthony Vaccarello, la maison signe une première pour le moins ambitieuse : mêler luxe couture et passion analogique, invitant l’attente de Noël à vibrer au rythme de la musique.

Le projet, révélé fin novembre 2025, se distingue immédiatement par son audace. Oubliées les cases en carton ou les petits tiroirs : le calendrier de l’Avent de Saint Laurent Rive Droite prend la forme d’un coffret vinyle élégant, intégralement noir, estampillé du logo de la marque. À l’intérieur, 24 disques — un par jour — sélectionnés par Vaccarello lui-même, couvrant les époques et les styles, hommage polyvalent à l’histoire de la musique.

Chaque vinyle raconte une histoire, fait surgir un souvenir, réinvente l’attente de l’Avent. On n’attend plus une tablette de chocolat, mais un groove, un riff, peut-être un vieux disque redécouvert. Un pari risqué ? Sans doute. Mais c’est aussi ce qui rend l’objet si séduisant : il bouleverse les codes, et réinvente le rituel.

Musique, mystère et exclusivité

Le coffret ne s’arrête pas à la musique. Six des vinyles dissimulent des « pass » offrant accès à des cadeaux exclusifs — appareil photo “collector”, casquette, objets signés Rive Droite… Autant d’éléments qui transforment le calendrier en chasse au trésor de l’hiver. De plus, la maison propose une expérience numérique dédiée, censée prolonger l’immersion : pour chaque vinyle, une dimension digitale raconte l’origine du disque, les inspirations, les pistes… Une manière de créer du lien entre l’objet physique, le son et l’imaginaire Saint Laurent. Ce calendrier s’adresse avant tout à un public de collectionneurs, de mélomanes ou d’esthètes curieux — ceux qui verront l’objet comme un coffret d’artiste plutôt qu’un simple cadeau de saison. À son prix (plus de 3 800 €), il s’impose comme un ovni dans l’univers des calendriers de l’Avent.

Une proposition paradoxale — mais pleine de charmeute

L’initiative de Saint Laurent s’inscrit dans une logique plus vaste : élargir le territoire de la maison au-delà du vêtement, jusqu’à l’expérience sensorielle. La mode, chez Rive Droite, devient lifestyle — livres, mobilier, musique — et transforme l’acte vestimentaire en un geste culturel. Avec ce calendrier, le réflexe d’ouvrir une case chaque matin se transforme en geste d’écoute, d’attention, de partage. Le luxe ne réside plus dans l’éphémère, le fastueux ou le clinquant, mais dans le temps, la texture du vinyle, le craquement du saphir sur le disque, la matière sonore — tout ce que le digital ne pourra jamais reproduire.

En détournant le calendrier de l’Avent de son objectif originel (le chocolat, le récit chrétien, la gourmandise), Saint Laurent propose une fête du regard et de l’oreille. On entre dans un univers où l’attente de Noël ne se fête pas avec des douceurs, mais avec des morceaux de musique — des riffs, des voix, des vinyles lus en silence ou partagés. C’est une forme de mémoire collective, de communion discrète. Un calendrier qui ne fond pas, ne fondra jamais — mais qui tourne encore sur une platine, longtemps après le 25 décembre. Et si le Père Noël devenait DJ, ce serait probablement dans un coffre noir estampillé “SL”.



Saint Laurent : Calendrier de l’Avent en 2025 (3 800 euros) – En vente ici

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