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Parcels : Loved, enfin le groupe ose s’aimer

Il y a des retours qui sonnent comme une évidence, et puis il y a ceux qui, après quatre ans de silence, vous prennent aux tripes dès les premières notes. « Loved », le troisième album de Parcels, sorti le 12 septembre 2025, appartient sans conteste à cette deuxième catégorie. Le quintet australien, installé à Berlin depuis des années, a toujours cultivé l’art de marier le groove des années 70 à une pop électro raffinée, mais cette fois, quelque chose a changé. Comme si, après avoir passé une décennie à séduire le monde avec des tubes aussi envoûtants qu’« Overnight » (leur collaboration mythique avec Daft Punk), les cinq musiciens avaient enfin décidé de se laisser aller – à l’amour, à la vulnérabilité, et surtout, à leur propre son.

Un album né de l’urgence et de l’intimité

Quatre ans après « Day/Night », un double album déjà ambitieux, Parcels revient avec un disque qui, dès son titre, affiche ses couleurs : « Loved ». Pas seulement parce que l’amour en est le thème central, mais parce que chaque note, chaque harmonie, semble avoir été enregistrée avec une forme de tendresse rare. Comme l’explique le groupe, cet opus est « très intime, très personnel, parfois même inconfortable ». Une confession à ciel ouvert, enregistrée entre Berlin, Sydney et les côtes mexicaines d’Oaxaca, où les cinq comparses se sont isolés pour capturer l’essence même de leur alchimie.

Le processus ? Des sessions d’improvisation, des jams enflammées, et cette volonté de capturer l’instant plutôt que de le polir à outrance. Résultat : des morceaux qui respirent, qui vivent, et qui vous donnent l’impression d’être invité dans leur studio, un verre de mezcal à la main. « Safeandsound », « Leaveyourlove », « Yougotmefeeling » – les singles qui ont précédé la sortie de l’album sont autant de promesses tenues : des mélodies solaires, des basses groovy, et des voix qui s’entrelacent comme une danse.

Entre funk hérité et pop futuriste : le son Parcels, version 3.0

Si Parcels a toujours été salué pour sa capacité à fusionner les époques – un pied dans le disco de Chic, l’autre dans l’électro des Daft Punk –, « Loved » pousse cette alchimie encore plus loin. Ici, les influences sont multiples, mais jamais plaquées : on entend le souffle des Beach Boys dans les harmonies vocales, la précision rythmique de Fleetwood Mac dans les grooves, et même une touche de psychédélisme à la Pink Floyd dans les arrangements les plus aventureux.

Quelques morceaux clés pour s’y retrouver :

« Tobeloved » (ouverture) : Une introduction envoûtante, presque cinématographique, où les synthés planants et les chœurs éthérés posent le ton. On est immédiatement plongé dans un univers à la fois rétro et résolument moderne.

« Yougotmefeeling » : Le single phare, déjà culte. Un titre qui, comme le décrit si bien Melodic Magazine, donne l’impression de « déguster la première glace de l’été » – à ceci près que les paroles, elles, évoquent les déchirures d’une relation qui se défait. Un contraste saisissant entre la légèreté de la mélodie et la gravité du texte.

« Sorry » : Un morceau qui, dès ses premières secondes, rappelle étrangement le « Joy & Pain » de Maze (1980), mais avec cette touche Parcels – des harmonies vocales envoûtantes et une rythmique qui vous hantera bien après l’écoute.

« Finallyover » : La chute de l’album, une ballade électro où la mélancolie le dispute à l’espoir. Le genre de titre qui vous fait réaliser que Parcels n’est plus seulement un groupe qui fait danser, mais un groupe qui fait ressentir.

Le détail qui tue ? L’un des grands défis pour un groupe comme Parcels, connu pour ses performances scéniques enflammées, était de transposer cette énergie en studio. Avec « Loved », mission accomplie. Plusieurs morceaux ont été enregistrés en live, avec les cinq musiciens jouant ensemble dans la même pièce – une méthode qui donne aux titres une spontanéité et une chaleur qu’on ne trouve pas toujours dans les productions ultra-polies d’aujourd’hui

Un amour de disco, mais pas que

Ce qui frappe avec « Loved », c’est sa capacité à naviguer entre les émotions sans jamais perdre en cohérence. Parcels y parle d’amour, bien sûr – mais pas seulement. Il y est question de ruptures, de réconciliations, de ces moments où l’on se sent à la fois perdu et trouvé. Les textes, plus matures, plus introspectifs, sont portés par des mélodies qui, elles, restent infectieuses.

Pourquoi ça marche ?

Parcels a toujours été un groupe hanté par les fantômes musicaux des années 70 et 80 – les harmonies des Beach Boys, le funk de Chic, le disco de Fleetwood Mac, et même les expérimentations électroniques de Kraftwerk. Mais là où d’autres artistes se contenteraient de pasticher, Parcels réinvente. « Loved » ne se contente pas de reproduire les sonorités d’une époque révolue : il les actualise, les hybride, et leur donne une seconde vie. Parcels ne tombe jamais dans le piège du rétro pur et simple. Le groupe utilise les codes du disco et du funk comme une base de travail, pas comme une fin en soi. Chaque morceau de « Loved » est une réinterprétation, pas une copie.

Verdict : un album qui marque un tournant

« Loved » n’est pas seulement le meilleur album de Parcels à ce jour. C’est aussi celui qui les révèle enfin tels qu’ils sont : un groupe audacieux, sensible, et surtout, libre. Libre de ses influences, libre de ses doutes, libre de créer une musique qui, sans renier son héritage, trace résolument sa propre voie. Alors, prêt à tomber amoureux ? Parce que, soyons honnêtes : avec un album comme celui-là, Parcels ne vous laisse pas vraiment le choix.

Et sinon, on parle de leur prochaine collab ? Parce qu’un Parcels x Daft Punk 2.0, ce ne serait pas de refus…


Parcels – Loved (Parcels Music GBR / Because music) – Disponible depuis le 12 septembre 2025

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