Interpol, la nuit continue

Entre élégance glacée et fièvre post-punk, Interpol poursuit son sillon mélancolique. Près de vingt ans après Antics, le groupe new-yorkais s’allie à Bloc Party pour une tournée européenne commune, qui fera halte à Paris le 16 novembre 2026 au Zénith de La Villette.

Formé à Manhattan à la fin des années 1990, Interpol impose d’emblée un climat singulier. Il y a d’abord la fraîcheur de la ville, ses failles invisibles, ses lumières qui hésitent à s’éteindre. Puis, il y a la musique : des guitares nettes, une basse élégante, une voix grave qui refuse l’héroïsme. Leur premier album, Turn On the Bright Lights (2002), arrive comme un souffle retenu, une promesse de heurt élégant. Deux ans plus tard, Antics affine cette esthétique : maîtrise, tension, introspection. À l’époque, Interpol ne cherche pas la grandeur. Le groupe sculpte plutôt un espace intérieur : celui d’une ville qui ne dort jamais, d’une aube qui se répète. Dans ce décor, il parvient à rendre attirante une forme de désenchantement. À montrer que la beauté peut surgir de l’ombre.

La beauté du désenchantement

Revenir à Interpol, c’est accepter de plonger dans une tension maîtrisée. Celle de la nuit qui commence, des guitares qui montent lentement, de la voix de Paul Banks qui semble écouter autre chose que ce qu’elle dit. Cette oscillation entre intimité et immensité définit tout leur univers. Deux décennies après Antics, le groupe reste fidèle à sa ligne : pas de clinquant, peu d’effets, mais une attention rare au silence et à l’écho. Le désenchantement n’est pas ici une pose, mais une vérité vécue. Repérés comme figures du revival post-punk, ils ont pourtant toujours refusé la référence trop consciente. Ils ne cherchent pas à représenter une scène : ils la ressentent. C’est là que réside leur force — dans cette émotion contenue, toujours prête à éclater.

Une escale parisienne, une alliance historique

Si l’on parle d’eux aujourd’hui, c’est pour une nouvelle qui résonne fort. Interpol s’apprête à repartir sur les routes, en compagnie de Bloc Party, pour une tournée européenne en 2026. Une co-headline de dix-huit dates, de Copenhague à Berlin, d’Amsterdam à Paris.

Dans la capitale française, l’affiche prendra vie le lundi 16 novembre 2026, au Zénith de Paris – La Villette. Un lieu emblématique pour un retour attendu. Cette alliance n’a rien d’anodin. Interpol et Bloc Party partagent le même héritage : celui d’une guitare indé née au début des années 2000. Les uns avec Antics, les autres avec Silent Alarm. Ensemble, ils revisitent non pas un âge d’or révolu, mais l’énergie d’un moment vécu. Une époque où l’urgence n’était pas nostalgie, mais affirmation. Et pour Paris, ce sera un soir de retrouvailles : le frisson d’une salle suspendue, la clarté dans l’obscurité.

À quoi s’attendre ?

La date parisienne est confirmée, tout comme la billetterie : la mise en vente générale aura lieu le vendredi 7 novembre 2025 à 10 h, avec une pré-vente dès le 5 novembre.

Sur scène, on peut s’attendre à deux sets bien distincts, chacun fidèle à son univers, mais unis par une même tension. Interpol puis Bloc Party, ou l’inverse : peu importe. L’essentiel sera cette traversée partagée, ce va-et-vient entre passé et présent. Car ce concert ne sera pas qu’un retour : ce sera une mémoire en mouvement. Ceux qui ont grandi avec Slow Hands, Obstacle 1, Helicopter ou Banquet retrouveront une émotion familière. Mais aussi un souffle nouveau — celui d’un rock qui continue d’avancer, sans se retourner.


Informations factuelles

Interpol : En concert le lundi 16 novembre 2026 – Zénith de Paris – La Villette (211 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris) – Billets : mise en vente générale le 7 novembre 2025 à 10 h (pré-vente dès le 5 novembre)

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