The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars n’est pas un album. C’est une supernova en vinyle, une explosion de glamour, de décadence et de mélancolie qui a illuminé 1972 avant de s’éteindre dans un dernier éclat. David Bowie y incarne Ziggy, un alien rockstar, messie bisexuel et martyr de la scène, dont la chute est aussi inévitable que sublime. Entre « Starman » et ses promesses célestes, « Ziggy Stardust » et son apogée flamboyant, « Rock ’n’ Roll Suicide » et sa descente aux enfers, l’album est une tragédie en trois actes : l’ascension, la gloire, et la chute.
Pour célébrer cette épopée en chansons, nous avons créé « Starman’s Last Sip », un cocktail aussi étincelant et éphémère que Ziggy lui-même. Un mélange où le gin bleu électrique (comme les paillettes de Bowie) se marie au champagne, pétillant et triomphant, tandis qu’une touche de liqueur de framboise rappelle le sang et les larmes de la chute. Enfin, une pincée de poudre dorée comestible flotte à la surface, comme les cendres d’une étoile qui a brûlé trop fort.
L’Album, ou comment devenir une légende avant de disparaître
David Bowie, déjà caméléon, invente Ziggy Stardust : un extraterrestre androgyne, prophète du rock et martyr de la célébrité. « The Rise and Fall » n’est pas une simple histoire, c’est une métaphore flamboyante de ce que signifie être une idole – adulé, consommé, puis jeté. « Five Years » annonce la fin du monde, « Starman » promet un sauveur, « Suffragette City » explose en riffs électriques, et « Rock ’n’ Roll Suicide » scelle le destin de Ziggy, sacrifié sur l’autel de sa propre légende.
Ce qui rend l’album si fascinant, c’est cette tension entre extase et mélancolie. Ziggy est à la fois un dieu et un monstre, un messie qui sait dès le début qu’il est condamné. Bowie joue avec le feu : il crée un personnage si grand, si lumineux, qu’il ne peut que se consumer. « Ziggy played guitar », chante-t-il, avant d’ajouter, fataliste : « When the kids killed the man ». La gloire est une drogue, et Ziggy en meurt.
« Starman’s Last Sip » est conçu pour évoquer cette dualité : la lumière aveuglante de la célébrité, et l’ombre qui la suit toujours. Le gin bleu, clin d’œil aux costumes scintillants de Bowie, représente l’illusion – cette magie qui fait de Ziggy une icône. Le champagne, lui, est l’ivresse de la gloire, ces nuits où tout semble possible. La liqueur de framboise, acidulée et légèrement amère, rappelle le prix à payer : le sang, les larmes, la chute. Enfin, la poudre dorée, éphémère et fragile, est ce qui reste quand la légende s’éteint – des cendres qui brillent encore.
Pourquoi ces Ingrédients ? Une alchimie en cinq symboles
Le gin bleu (comme Bombay Sapphire teinté avec une touche de curacao bleu) est la magie pure de Ziggy. Électrique, artificiel, trop beau pour être vrai. Comme les costumes de Bowie, comme ses poses théâtrales, il attire l’œil avant même qu’on ne l’ait goûté. Mais sous les paillettes, il y a l’alcool – la vérité crue qui se cache derrière le glamour.
Le champagne est l’apogée. Les bulles qui montent, qui éclatent – comme les cris de la foule, comme les flashs des appareils photo. C’est « Ziggy Stardust », « Suffragette City », « Moonage Daydream » : ces moments où tout semble possible, où Ziggy est roi du monde. Mais le champagne, une fois le verre vide, ne laisse que l’écho d’une fête terminée.
La liqueur de framboise est la chute. Acidulée, légèrement âcre, elle rappelle le goût du sang – celui de Ziggy, sacrifié par ses fans, celui de Bowie, qui a dû tuer son personnage pour survivre. « Rock ’n’ Roll Suicide » n’est pas qu’une chanson, c’est un avertissement : la gloire dévore ceux qui s’y abandonnent.
Le jus de citron vert est là pour réveiller les sens, comme les riffs de Mick Ronson qui transpercent les morceaux. Une touche d’acidité, pour rappeler que même dans la décadence, il y a de la vie.
Enfin, la poudre dorée comestible, saupoudrée à la surface, est ce qui reste de Ziggy : de la poussière d’étoile. Éphémère, belle, et déjà en train de disparaître.
La Recette, ou Comment Boire une Légende
Dans un shaker, mélangez 4 cl de gin bleu, 2 cl de liqueur de framboise, et 1 cl de jus de citron vert avec des glaçons. Secouez comme si vous secouiez le destin – avec panache, mais sans illusion. Filtrez dans une coupe à champagne préalablement glacée, puis complétez avec 8 cl de champagne bien frais.
Saupoudrez délicatement de poudre dorée comestible, et servez avec, en fond, « Starman » ou « Five Years ». Pour une immersion totale, portez un haut à paillettes ou un blazer aux épaules exagérées – comme ceux que Bowie arborait sur scène. Et souvenez-vous : « You’re not alone ! » – même si, au fond, Ziggy l’était toujours.
Épilogue : Un cocktail pour les étoiles filantes
« Starman’s Last Sip » n’est pas qu’un cocktail. C’est un hommage liquide à un album qui a changé la musique, et à un personnage qui a changé Bowie. Comme Ziggy, il est éblouissant et éphémère – une explosion de saveurs qui s’éteint trop vite, laissant derrière elle un arrière-goût de nostalgie et de magie.
Alors, levez votre verre. À Ziggy, l’alien qui nous a appris à briller. À Bowie, l’homme qui a osé tout détruire pour renaître. Et à nous-mêmes, les fans qui savons que les légendes, parfois, meurent jeunes – mais qu’elles brillent plus fort que jamais dans nos mémoires.
« We could be heroes, just for one day. » Santé!
David Bowie : The rise and the fall of Ziggy Spiders and The Spiders from Mars (Jones/Tintorretto – Parlophone records)







