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Jacquemus s’affiche sur le maillot d’un club de foot

Le créateur provençal noue un lien inattendu entre haute couture et amateurisme local — son nom flotte désormais sur les maillots de AS Charleval, petit club de deuxième division départementale. Un geste d’enracinement plus qu’un simple coup de pub.

Depuis quelques jours, les terrains de district de Provence ont revêtu un look inédit : les jeunes joueurs de l’AS Charleval portent désormais des maillots floqués “Jacquemus”. Une surprise pour beaucoup, mais un hommage logique aux racines du créateur. En effet, Simon Porte Jacquemus a grandi à Mallemort, à quelques kilomètres seulement de Charleval — le village de ses grands-parents.

C’est la première fois que la marque s’engage ainsi dans le sponsoring d’un club de foot, et non des moindres : un club sans équipe sénior, qui évolue dans les divisions les plus modestes du football amateur français. Le geste va bien au-delà de l’image : c’est un retour aux sources, une forme de fidélité territoriale. Jacquemus ne cherche pas la visibilité d’un stade plein ou d’un championnat médiatisé. Il mise sur la proximité, le geste simple, l’ancrage local — là où les maillots n’étaient jusque-là qu’uniformes et anonymes. Car le nom sur le torse n’a pas changé la couleur ou le style des tenues : le sponsor s’affiche, mais le maillot reste celui du club.

Luxe, modestie et sens. Une alliance étonnante.

Cet accord minimaliste — un simple flocage, sans redesign, sans capsule luxe — révèle une stratégie subtile : Jacquemus n’instrumentalise pas le football, il l’embrasse dans sa simplicité. Dans un milieu où les partenariats s’achètent chers pour des retombées médiatiques, ce choix tranche. Il redonne au maillot son sens originel : un drapeau d’appartenance, un signe de terrain, un symbole local. Pour l’AS Charleval, c’est une aubaine inattendue, une lumière sur un club discret. Pour Jacquemus, c’est un geste d’humilité : prouver que le luxe n’est pas toujours fait de paillettes, mais parfois d’enracinement. Dans un monde de conseillers en image et de branding agressif, ce sponsoring amateur a le goût d’un acte de loyauté — à l’origine, au village, à l’enfance.

À l’heure où le sport de haut niveau et la mode flirtent de plus en plus — maillots collab’, lignes streetwear et influenceurs — Jacquemus choisit un détour. Pas par la gloire, mais par le concret. Pas pour les podiums, mais pour les terrains poussiéreux d’un village provençal. Qu’on soit amateur de couture ou de football amateur, ce mariage improbable rappelle une vérité simple : parfois, il suffit de poser un nom — pour que le maillot cesse d’être une tunique et devienne un morceau d’histoire.

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