Il y a des artistes qui, dès leurs premiers accords, marquent leur époque de manière indélébile. Miles Kane, originaire de Birkenhead, en fait indéniablement partie. Ce rocker au charisme électrique a su, au fil des années et des albums, s’imposer comme l’un des derniers grands showmen du rock britannique. Ainsi, après des disques aussi marquants que Colour of the Trap (2011), Don’t Forget Who You Are (2013), Coup de Grace (2018) et One Man Band (2023), le voilà qui revient en 2025 avec Sunlight in the Shadows. Cet opus, riche et abouti, résume à lui seul tout ce qui fait la signature de Kane : une énergie brute, une mélancolie glamour, et surtout cette capacité rare à faire sonner le passé comme une révolution toujours actuelle.
Un parcours jalonné de rencontres et de tubes cultes
Tout a commencé, ou presque, avec The Last Shadow Puppets, ce projet culte formé aux côtés d’Alex Turner, le leader des Arctic Monkeys. Leur premier album, The Age of the Understatement (2008), fut une véritable bombe de glam rock et de pop baroque, un mélange si envoûtant qu’il s’est directement hissé en tête des charts britanniques. Par la suite, leur performance à Glastonbury, avec Jack White en invité surprise, est entrée dans la légende. Puis est venu Everything You’ve Come to Expect en 2016, tout aussi magistral et acclamé. Depuis, bien sûr, les rumeurs d’une réunion ne cessent de circuler, alimentant les espoirs des fans. Pourtant, Kane, lui, a choisi de continuer à tracer sa route en solo, sans jamais fermer définitivement la porte à de futures collaborations.
En parallèle, il a enchaîné les albums solo, multiplié les collaborations avec des artistes aussi variés que Lana Del Rey ou Jamie T, et confirmé, année après année, son statut de rocker inclassable. Son style, en effet, balance avec une aisance déconcertante entre glam rock, pop psychédélique et une énergie scénique capable d’électriser les foules. Ainsi, que ce soit sur disque ou sur scène, Miles Kane ne laisse jamais indifférent.
Dan Auerbach, le producteur qui a tout changé
Pour Sunlight in the Shadows, Miles Kane a fait un choix audacieux : s’associer à Dan Auerbach, le leader des Black Keys et l’un des producteurs les plus influents de ces dernières décennies. Ce dernier, réputé pour son approche à la fois instinctive et méticuleuse, a su capturer l’essence même de Kane, en sublimant son énergie brute. « Dan a ce don incroyable pour transformer une simple étincelle en quelque chose d’intemporel », explique d’ailleurs Kane, visiblement conquis par cette collaboration. Ensemble, ils ont coécrit les morceaux en un temps record, entourés de Patrick Carney (le batteur des Black Keys), Daniel Tashian et Pat McLaughlin. Le résultat est à la hauteur des attentes : un album qui respire la spontanéité, où chaque note semble avoir été jouée avec une urgence et une passion contagieuses.
Un album qui claque, entre glam, soul et psychédélisme
Sunlight in the Shadows n’est pas un disque comme les autres. Enregistré en quelques semaines seulement dans les mythiques studios Easy Eye Sound à Nashville, il mélange avec brio glam rock, soul et psychédélisme, le tout servi par une production qui sent bon l’analogique et l’authenticité. Les critiques, d’ailleurs, sont unanimes pour saluer cet opus. NME, par exemple, évoque un « mélange subtil de bravoure et de vulnérabilité », tandis qu’AllMusic parle carrément d’une « synthèse parfaite de vingt ans de carrière ».
Des titres comme Love Is Cruel ou Electric Flower illustrent à merveille cette dualité qui fait tout le charme de Kane : des mélodies qui oscillent entre mélancolie et énergie pure, des riffs qui rappellent les grands noms du rock des années 70, mais avec une modernité qui les rend immédiatement addictifs. Comme le souligne AllMusic Magazine, « Kane fait revivre les sonorités des années 70 avec une vitalité nouvelle, comme si ces morceaux avaient été exhumés d’un vieux jukebox, soigneusement dépoussiérés, puis polis pour 2025 ». En d’autres termes, c’est un album qui parvient à concilier nostalgie et fraîcheur, un exploit rare dans le paysage musical actuel.
Un disque qui se savoure comme un bon vinyle
Ce qui frappe, dès les premières écoutes de Sunlight in the Shadows, c’est cette impression étrange de familiarité mêlée à une indéniable fraîcheur. On y retrouve, bien sûr, tout ce qu’on aime chez Miles Kane : son côté showman inné, ses mélodies accrocheuses, son amour inconditionnel pour le rock à l’ancienne. Pourtant, il y a aussi quelque chose de nouveau, une maturité qui rend cet album encore plus captivant que les précédents. C’est un disque qui se savoure lentement, qui se vit intensément, et qui prouve, s’il en était encore besoin, que Kane est bien plus qu’un simple héritier du glam rock. C’est un artiste qui continue, avec panache et sans jamais faire de compromis, à réinventer le genre.
Bref, Sunlight in the Shadows n’est pas juste un nouvel album. C’est une véritable déclaration d’amour au rock, une preuve éclatante que Miles Kane reste, année après année, l’un des artistes les plus excitants et les plus inspirants de sa génération. Et ça, franchement, ça mérite qu’on s’y attarde longuement. Et peut être même un verre à la main avec notre cocktail exclusif inspiré de l’album ?
Miles Kane : Sunlight in the Shadows (Miles Kanes – Easy Eye sound)







