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Alice in Borderland Saison 3 : L’énigme d’une survie sans fin

Quand une série ose défier les lois de son propre univers, elle prend un risque. Celui d’Alice in Borderland ? Poursuivre l’histoire bien au-delà de son point final naturel, là où le manga s’était tu. Pourtant, sous la direction de Shinsuke Satō — cet artisan du thriller psychologique qui avait déjà marqué Bleach et Gantz de son empreinte —, la saison 3 ne se contente pas de prolonger l’aventure. Elle la réinvente.

Nous voici plongés dans une Tokyo en convalescence, où les cicatrices de la météorite se referment à peine. Arisu et Usagi tentent de se reconstruire dans un monde qui leur semble étranger. Mais comment vivre quand on a vu l’enfer ? Quand les souvenirs des Borderlands resurgissent comme des fantômes, et que la frontière entre réalité et cauchemar s’effrite ? La réponse vient d’Usagi elle-même, qui replonge la première, entraînant Arisu dans une quête aussi désespérée que nécessaire.

Cette saison introduit un nouveau visage : Ryuji Matsuyama (Kento Kaku, fascinant en psychiatre obsédé par les limites de la conscience), dont les recherches sur les survivants des Borderlands le mènent à une découverte glaçante. Les visions partagées, les traumatismes identiques, tout semble indiquer qu’un nouveau jeu a commencé. Un jeu où les règles ne sont plus celles de la survie, mais de l’utilité. Où les participants ne sont plus des joueurs, mais des citoyens modèles — une métaphore cruelle de notre société, où la valeur d’un individu se mesure à son rendement.

Avec seulement six épisodes, la saison 3 adopte un rythme haletant, sans concession. Chaque scène compte, chaque choix a un coût, et le twist de l’épisode 4 redéfinit entièrement les enjeux. Les jeux, plus brutaux que jamais, rappellent Saw par leur violence, mais les dépassent par leur intelligence. Le jeu de cartes du Zombie, en particulier, prouve que c’est dans la simplicité des règles que réside la puissance émotionnelle.

Pourtant, la série garde une faiblesse : ses personnages secondaires, souvent sacrifiés sans que l’on ait eu le temps de s’y attacher. Certains, comme Rei (Tina Tamashiro), semblent conçus pour être détestés — et donc, pour disparaître rapidement. Une limite qui empêche Alice in Borderland d’atteindre la profondeur humaine qu’elle effleure parfois.

Alice in Borderland se réinvente

Mais la force de cette saison réside ailleurs : dans sa capacité à transformer Tokyo en un décor de cauchemar, où chaque plan renforce l’oppression. Dans la réunion finale d’Arisu et Usagi, plus intime que spectaculaire, qui offre un dénouement à la fois poignant et ambigu. Et surtout, dans cette question qui hante chaque épisode : que reste-t-il de nous quand on a tout perdu ?

Une saison 3 qui ne se contente pas de conclure. Elle interroge. Elle dérange. Et elle laisse une porte entrouverte — parce que, chez Netflix, une fin n’est jamais vraiment une fin.


Alice in Borderland – Saison 3 – Disponible sur Netflix à partir du 25 septembre 2025

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