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Les Eurockéennes cherchent le riff… mais trouvent autre chose

Les Eurockéennes de Belfort ont dévoilé leurs premiers noms pour 2026, et l’affiche a déjà ce parfum délicieux de paradoxe : un festival né dans la guitare saturée qui semble désormais aimer flirter avec les BPM polis. Entre Orelsan, Aya Nakamura ou Vald, le rock joue les gentlemen en partageant l’affiche avec des univers moins abrasifs, tandis que The Offspring, Pulp ou The Hives rappellent que la fibre électrique n’a pas encore rendu les armes.

D’abord, un constat amusé : l’édition 2026 semble moins promettre des pogos furieux que des déhanchés estivaux. Aya Nakamura dans le berceau d’un festival “rock”, c’est un peu comme si un crooner apparaissait en plein Hellfest : déconcertant, mais presque jubilatoire. Orelsan, de son côté, continue d’incarner ce rap mélancolico-ironique qui, sans guitare, réussit pourtant à fédérer des foules capables de chanter plus fort que les amplis. Quant à Vald ou Vladimir Cauchemar, ils apportent un grain d’électro-dérision qui semble taillé pour les nuits moites du Malsaucy.

Pourtant, à mesure que l’on détaille la programmation, une cohérence se dessine. Les Offspring assureront les cris de guerre teenagers que chacun connaît encore par cœur, The Hives leur élégance punk en costume noir, et Pulp cette britpop qui n’a jamais craint l’auto-dérision. Le rock n’a pas disparu : il s’est simplement entouré de cousins plus bavards, plus dansants, plus contemporains. En somme, un festival qui assume sa pluralité — quitte à faire tiquer quelques puristes qui auraient aimé un mur de Marshall sur chaque ligne.

D’un autre côté, les Eurocks ont toujours aimé jouer les funambules, mélangeant traditions rugueuses et audaces pop. Après tout, l’essence d’un festival est peut-être là : proposer une photo panoramique de la musique d’aujourd’hui, quitte à ce que le cadre déborde un peu. Et si la question du “vrai” rock revient chaque année, elle semble désormais aussi dépassée qu’un solo de guitare en tapping. Le public, lui, réclame autant l’énergie brute que la mélodie entêtante — les programmateurs semblent simplement l’avoir entendu.

Un détour par l’histoire des Eurocks

Nés en 1989 sur la presqu’île du Malsaucy, les Eurockéennes restent l’un des plus grands festivals français en plein air, pionnier du mélange des styles bien avant que la pratique devienne la norme. Sur ces scènes ont défilé David Bowie (à boire ici…), Rage Against the Machine, Daft Punk (en concert sur Fortnite), Radiohead (qui ne passent même plus en France), Oasis (qu’on adorait détester), LCD Soundsystem ou encore Patti Smith, une galerie qui dit assez le réel ADN du lieu : libre, curieux, un brin frondeur.

Alors oui, 2026 ouvre sa programmation avec plus de velours que de metal, mais les Eurocks ont toujours su trouver l’équilibre. Et au fond, un festival où Ultra Vomit peut côtoyer Aya Nakamura n’est peut-être pas “moins rock” : il est simplement fidèle à son sens très particulier… de la liberté musicale.


Festival Les Eurockéennes – Du 2 au 5 juillet 2026 – Belfort – Billets en vente ici

Premiets artistes annoncés dans la programmation :

Jeudi 2 juillet : The Offspring, Airbourne, Social Distortion, Upchunk

Vendredi : 3 juillet : Orelsan, Vald xVladimir Cauchemar x Todiefor, Ultra Vomit, L2B, Trym, Rise of the Northstar, Joy Crookes…

Samedi 4 juillet : Pulp, The Lumineers, Josman, Mosimann, Anetha, President, The Sophs…

Dimanche 5 juillet : Aya Nakamura, Feu! Chaterton, The Hives, Curtis Harding, Joey York, Master Virus, DJ Quenny Di, DJ Ninikah…

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