Accueil / Musique & Attitude / 5 Seconds of Summer : Everyone’s a Star!, le vacarme et la vérité

5 Seconds of Summer : Everyone’s a Star!, le vacarme et la vérité

Le 14 novembre 2025, 5 Seconds of Summer revient avec Everyone’s a Star, un album qui n’a plus rien d’un geste adolescent : c’est une mue. Après plus de dix ans de carrière, le groupe revisite son histoire et sa mythologie à la lumière d’une maturité nouvellement assumée. Selon Kerrang! l’album est “an honest examination of their vices and virtues under the public eye — un examen honnête de leurs vices et vertus sous le regard public”, une phrase qui résume parfaitement ce disque de clairvoyance.

Depuis leurs débuts, 5SOS ont longtemps été enfermés dans une image — celle du “boyband avec guitares” qui gène les puristes et régale les foules. Avec Everyone’s a Star!, ils prennent cette étiquette comme un héritage à tordre, à sublimer, presque à consumer. WhenTheHornBlows note que l’album “finally feels like it belongs entirely to them — donne enfin l’impression de leur appartenir entièrement”, et cette affirmation résonne de morceau en morceau.

Le titre d’ouverture, “Everyone’s a Star!”, fonctionne comme une déclaration d’intention. Rolling Stone Australia écrit que “the album opens with the title track, setting the tone for a gritty, candid collection. Far-away vocals float over psychedelic synths as Hemmings broods: ‘Blue light killed the dreamer / Somewhere in the dark.’ — l’album s’ouvre sur le morceau-titre, fixant le ton d’une collection brute et sincère, des voix lointaines flottant sur des synthés psychédéliques tandis que Hemmings murmure : ‘La lumière bleue a tué le rêveur / quelque part dans l’obscurité.’”

Briser pour renaître

Musicalement, le groupe navigue entre rock nerveux, pop-punk modernisée et nappes synthétiques qui évoquent autant leur passé qu’un futur plus introspectif. BuzzMag parle d’“a rebellious energy that carries nostalgia without getting lost in it — une énergie rebelle qui transporte la nostalgie sans s’y perdre”. Le disque, enregistré entre Los Angeles et Nashville, porte clairement la trace de cette dualité : mémoire et désir de rupture, confort et mise à nu.

Sur le morceau “Boyband”, le groupe retourne l’arme contre lui-même. Kerrang! précise que “their youth is explored… the lyrics share what it feels like to be a puppet on strings and how their mere existence still ‘irritates the metalheads.’ — leur jeunesse est examinée… les paroles disent ce que cela fait d’être une marionnette et comment leur simple existence ‘irrite encore les métalleux’.” Tout est là : l’autodérision, la lucidité, et cette volonté de ne plus répondre, seulement de raconter.

Les voix de la lumière

Pourtant, Everyone’s a Star! ne se vit pas que dans le chaos et le rugissement. Le disque ménage des haltes, des respirations, des zones de flottement où les synthés s’étirent et où la voix de Hemmings se fait presque spectrale. MusicAndGigs remarque que “it opens the album in an unexpected way… the atmosphere feels slightly detached but purposeful — l’album s’ouvre de façon inattendue… l’atmosphère semble légèrement détachée mais intentionnelle”. Cette manière de construire un climat plutôt qu’un impact immédiat confirme l’évolution du groupe : ils n’ont plus besoin d’hurler pour exister.

La lumière traverse l’album par intermittence, par éclats. Certaines chansons avancent comme des confessions protégées par la nuit, d’autres comme des hymnes à la survie. Dans ce jeu d’ombre et de clarté, Northern Exposure y voit “a confident, often ironic reflection on their time in the spotlight — une réflexion assurée, souvent ironique, sur leur temps passé sous les projecteurs”. Au lieu de fuir leur image, ils l’ouvrent comme un tiroir resté trop longtemps fermé.

Cathédrale en mouvement

Everyone’s a Star! fonctionne comme un autoportrait en mouvement — jamais fixe, toujours tendu. Le tempo conserve l’idéal pop-rock, mais les textes glissent vers une densité nouvelle. Le groupe ne cherche pas seulement à renouer avec ses racines, il veut comprendre ce que signifie grandir au milieu du vacarme, des projecteurs et des attentes. L’adolescence n’est plus un drapeau : c’est une archive.

Le groupe trace ici une nouvelle ligne de force : moins la course aux hits que la construction d’un espace intime. Un espace où quatre musiciens, devenus quatre adultes, acceptent enfin de raconter non pas ce qu’ils devraient être, mais ce qu’ils sont.

Des garages brûlants aux stades en feu

Formé en 2010 à Sydney, 5 Seconds of Summer — Luke Hemmings, Calum Hood, Michael Clifford, Ashton Irwin — débute en enregistrant des reprises dans une chambre d’adolescent avant de s’imposer sur la scène mondiale. Propulsés par le soutien de One Direction, ils passent rapidement du statut de phénomène teen à celui de groupe pop-rock majeur. Au fil des albums, ils affinent leur écriture, questionnent leur image, et explorent la maturation, l’amitié, la santé mentale et la pression médiatique. Avec Everyone’s a Star!, ils signent leur album le plus cohérent et introspectif : non plus une ascension, mais un regard en arrière — et un pas déterminé vers l’avant.


5 Seconds of Summer : Everyone’s a Star! (5SOS – Republics records – Universal music)

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *